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Vue d’ensemble des décès en France et des tendances funéraires
Si en 1985, seulement 12,8 % de la population française était âgée de 65 ans ou plus, au 1er janvier 2020, cette tranche d’âge représentait plus de 20 %. Contrairement aux autres pays européens, la France n’a pas connu une hausse significative de naissance durant le « baby-boom », mais, l’amélioration des conditions d’hygiène et les nouvelles découvertes médicales ont fortement réduit la mortalité infantile. Ainsi le vieillissement de la population reste un phénomène palpable et en forte progression. Néanmoins depuis une décennie – exception faite pour l’année 2020 – le taux de mortalité reste constant, 9,1 pour 1000.
Principales causes de décès en France
Dans les années, 2000, un peu moins d’un décès sur trois était consécutif à une maladie cardio-vasculaire. Cependant, en deux décennies, les habitudes de vie ont sensiblement évolué vers une sédentarisation plus prononcée ce qui indéniablement a changé la donne concernant les données relatives aux décès en France. Selon une étude du Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc), les principales causes de mortalité en France sont :
- Les maladies cardiovasculaires (24,2%),
- Les tumeurs (29,0%),
- Les démences (7,0%),
- Les accidents (4,6 %) ,
Les autres causes de la mort étant plus en marges : les maladies respiratoires chroniques ne représentent que (1,9 %), idem pour le diabète, les maladies infectieuses et parasitaires (1,8%), les maladies du rein (1,3%), les maladies chroniques du foie (1,2%) et la maladie de Parkinson (1,1%). À noter que le taux de décès en France causé par un suicide est de 1,5 %, une donnée relativement stable, mais bien plus élevée que dans certains autres pays industrialisés. Selon certains spécialistes, ce taux serait en réalité à revoir à la hausse puisque parmi les décès comptabilisés dans les causes inconnues, certains seraient dus à des suicides.
Une espérance de vie doublée en 100 ans
En près d’un siècle, en France, l’espérance de vie moyenne a été multipliée par deux. À la fin du XIXe siècle, l’espérance de vie peinait à atteindre les 50 ans puisqu’elle était de 48,7 ans chez les femmes contre 45,4 ans chez les hommes. Durant l’entre-deux-guerre, face aux avancées médicales et à l’amélioration générale du niveau de vie, elle était respectivement de 61,6 ans et de 55,9 ans et, en 1980, de 78,4 ans et 70,2 ans. En 2016, selon les derniers résultats définitifs connus, elle était en moyenne de 85,2 ans. Indéniablement, les individus vivent aujourd’hui plus vieux et n’entretiennent plus le même rapport à la mort que les générations précédentes.
Crémation chez les séniors et inhumation chez les jeunes
Paradoxalement, ceux qui ont grandi au rythme des cérémonies funéraires religieuses et des inhumations préfèrent aujourd’hui la crémation. Selon une étude du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc), près de 60 % des personnes préfèrent être crématisées. Alors que les 18-39 ans sont 37 % à préférer être inhumés. Pourtant, ils avouent eux-mêmes ne pas se rendre dans les cimetières. Cette contradiction est principalement due au rapport au corps. Si les jeunes restent très attachés à leur enveloppe corporelle et veulent à tout prix laisser une trace sur la terre, plus un individu avance dans l’âge, moins il porte d’importance à la matérialisation d’un lieu de sépulture. Aussi, si jadis les rites funéraires étaient principalement religieux, désormais ils se laïcisent et la mort n’est plus systématiquement synonyme de la mise en terre d’un cercueil.
D’ailleurs, si depuis la réforme funéraire de 2008, les cendres ont le même statut qu’un corps et que de nouveaux espaces cinéraires sont en place dans les cimetières, peu de familles font le choix d’inhumer l’urne cinéraire dans une mini-tombe ou une dans cavurne. Les cendres finissent le plus souvent dispersées dans un jardin du souvenir ou en pleine nature.
Décès en France : des funérailles plus écologiques
Mais ce nouveau rapport à la mort s’adapte également à un engouement croissant envers la protection de la planète. Selon un sondage Ipsos, la préservation de l’environnement est aujourd’hui la principale préoccupation des Français (à 52%). Ainsi, si les techniques funéraires d’hier étaient très axées sur les soins de conservation, les cercueils en bois massif et les monuments funéraires de pierre brute, désormais les obsèques sont davantage minimalistes. Les monolithes de granit sont remplacés par des monuments funéraires paysagers et le cercueil en bois cède sa place au cercueil en carton.
Ceux qui choisissent la dispersion des cendres se tournent vers des solutions novatrices qui permettent de renouveler le cycle de la vie, comme l’urne funéraire qui transforme les cendres en arbre. Aussi, de nouvelles techniques de crémation « écologique » sont à l’étude. Si dans les faits, une crémation reste moins polluante qu’une inhumation, les gaz à effet de serre résultant de la combustion du cercueil ont tout de même un impact. Des voix s’élèvent pour demander à autoriser la promession ou encore l’aquamation, d’autres plaident pour un retour à la terre plus naturel par le biais de l’humusation. Si dans certains pays d’Europe, de telles questions sont débattues, la France reste encore très proche de sa tradition funéraire.
Anticiper la mort
Outre de nouveaux modes de sépultures, un engouement pour l’écologie et la hausse des cérémonies laïques, une nouvelle tendance funéraire prend dorénavant de l’ampleur, celle d’anticiper ses propres obsèques. Si le monopole des pompes funèbres communales a été abrogé en 1993 et le secteur funéraire s’est libéralisé, cette révolution dans la législation a conduit à une hausse des tarifs rendant le coût des obsèques moins accessibles. Néanmoins, de nouvelles offres sont apparues sur le marché funéraire. Le contrat de prévoyance funéraire en capital et le contrat de prévoyance obsèques en prestations. Si le premier permet de constituer une réserve d’argent pour prémunir ses proches des difficultés financières qui pourraient émaner d’un décès, le second offre la possibilité de régler la totalité des frais d’obsèques de son vivant. Des solutions de financement qui couvrent aujourd’hui 20 % des décès en France.
Obsèques
9 avril 2021