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Le geste qui sauve des vies : le don d’organes
En France, le don d’organes et de tissus est fait gratuitement et anonymement aussi bien du côté des donneurs potentiels que du receveur. Depuis 1976, tout individu est considéré comme donneur d’organes présumé à moins de s’inscrire sur le registre national des refus. Les religions, aussi bien le christianisme, que l’islam ou encore le judaïsme, autorisent les dons d’organes à condition que les conditions de prélèvement respectent le défunt et le traitement avec dignité. La gratuité du don est également un critère.
L’accès à la greffe en France
Les greffes ont commencé à représenter véritablement une technique médicale viable au début des années 1980, lorsque l’usage de la ciclosporine a permis de limiter le risque de rejet. En 1983, un médecin français a trouvé une technique pour séparer le foie d’un donneur en deux et le greffer à deux patients différents. En 1998, à Lyon est réalisée la première greffe de la main, en 2005, la première greffe du visage. D’année en année, la question de la greffe d’organes fait des avances majeures, mobilise les équipes médicales, toujours sous l’œil bienveillant des comités d’éthique.
En 2019, près de 5 900 greffes d’organes ont été réalisées avec succès et à l’heure actuelle environ 70 000 personnes en France vivent une vie normale avec un organe greffé. Néanmoins, à ce jour, il y a environ 17 000 patients en attente d’une greffe.
Il n’existe pas de limite d’âge pour le don d’organes. Selon l’Agence de la biomédecine, parmi les donneurs en état de mort encéphalique, moins de 3 % des donneurs sont âgés de 17 ans ou moins, 26,9 % de 18 à 49 ans, 29,6 % de 50 à 64 ans et 40,9 % de plus de 65 ans.
Quels organes peuvent être donnés ?
Les greffes les plus courantes concernent les reins – plus de 60 %, ce qui s’explique principalement par le fait qu’un rein puisse être prélevé sur des donneurs vivants –, le cœur, le foie, les poumons, le pancréas, l’intestin – en marge –, mais il est également possible de prélever des tissus : ligaments, artères, tendons, os, peau, valves ou cornées – qui représente 96 % des greffes de tissus. Aujourd’hui, conformément à la loi bioéthique, la greffe d’organes et la greffe de tissus répondent aux mêmes règles. Contrairement au don du corps à la science ou à une faculté de médecine, lors du don d’organes, le corps est rendu à la famille, une fois les organes prélevés.
Le don d’organes : un geste désintéressé
Certaines associations peuvent émettre une carte de donneur d’organes, néanmoins, il faut noter qu’elle n’a aucune valeur légale et que seule une inscription sur le registre des refus est une démarche officielle. Dans le cas contraire, tous les donneurs décédés sont des donneurs potentiels. Il n’existe pas non plus de registre de donneurs.
Faire un don d’organes est un acte altruiste, empreint de générosité et qui permet de sauver des vies. En effet, chaque année la liste d’attente des patients en attente d’être greffés s’allonge en raison du manque de donneurs. Cependant, chacun est libre d’y consentir ou non. Nul n’est en droit de juger.
Comment se déroule un don d’organes ?
Lorsque le décès est prononcé, l’équipe médicale maintient les organes du donneur potentiel et consulte le registre de refus. Elle échange également avec les proches du défunt pour savoir s’il existe un quelconque document stipulant le refus du don d’organes. Si tel n’est pas le cas, elle conduit des analyses pour vérifier la compatibilité des organes et des tissus avec les receveurs potentiels. Dans le cas où le donneur et le receveur sont compatibles, l’équipe de coordination hospitalière procède aux prélèvements d’organes, puis une fois acheminés jusqu’au receveur, assure la transplantation.
Comment s’opposer au don d’organes ?
En France, près de 30 % des individus stipulent dans leurs dépôts de dernières volontés ne pas souhaiter autoriser le don d’organes. Comme en France s’applique le principe du consentement présumé, en cas de refus, il faut effectuer certaines démarches. La plus simple reste l’inscription au Registre national des refus par le biais du formulaire en ligne mis en place par l’Agence de la biomédecine. La demande peut être complétée en moins de 5 minutes. Il suffit de se munir d’une version numérique de sa pièce d’identité et d’enregistrer ses informations personnelles. Ensuite, il est possible de stipuler son opposition au prélèvement :
- de tous les organes,
- de seulement certains organes majeurs : foie, cœur, rein, poumons, pancréas, intestins.
- de tous les tissus concernés.
- de certains tissus : peau, vaisseaux, valves, cornées, os, cartilages, tendons.
Quand la demande est enregistrée, une confirmation est envoyée dans un délai de 24-48 heures. Le formulaire d’opposition au don d’organes est révocable ou modifiable. Si un individu n’est pas en mesure de le compléter soi-même, tout comme pour la rédaction de directives anticipées, l’opposition au don d’organe peut être faite par un tiers sur papier libre en présence de deux témoins. Il est également possible d’émettre une opposition au don d’organe oralement à un proche ou à une personne de confiance auquel cas celui-ci la fera valoir auprès du personnel de santé.
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9 avril 2021